Johannis Holbein Junioris delineatio in margine Morias Encomii sive Stultitiae Laus Erasmianae (editione a. 1515 impressa).
Illustration d'Hans Holbein le Jeune dans la marge d'une édition de l’Éloge de la Folie d'Erasme (1515).
DE DECRETIS CONTRA CORONAVIRUM IN EUROPA
Sur les décisions prises contre le coronavirus en Europe
- traduction française ci-dessous -
In hominum civitate, ut stoici docent, omne politicum ; scientiae, mores, historiae, regimina, religiones et cultus, doctrinae ususque in scholis, res oeconomicae, consuetudinesque cum ceteris animantibus atque ipsis lapidibus e profundis terrae marisque vel etiam (nostris quidem temporibus) e caelestibus regionibus. Ut brevius dicam, minima res naturae ad politicam quoque pertinet, e.g. virus pathogenum. Ars igitur politica de facto quasi nodum et nexus omnium liberalium artium est. Quas res bene quidem philosophus scit, quippe qui cives de eis moneat, quamquam saepe ut propheta in deserto.
Anno autem MMXIX p. C. n. virus novum apparuit quod celeriter in modernum mundum invasit. Non prima fuit pestis nec maxime morbifera nec maxime mortifera. Ac tamen numquam antea edita erant ea continua in menses decreta ex auctoritate reipublicae in multis Europae nationibus ut ista pestis vinceretur : totius nationis obstructio valetudinis causa et vetita nocturna domuegressio et congressus interdicti et syngraphi bonae valetudinis, ceteraque. Quae decreta in illis democraticis nationibus in tantum tralaticiam vitam civium ac modum potestatis gerendae perturbarunt, ut ratione liceat philosopho cogitare utrum democratiae plus minetur rerum natura an homines.
De hac quaestione commentaria varia ac Francogallice scripta hic infra vobis in promptu sunt. In primis auctor huius situs sc. Olivarius [Olivier] RIMBAULT de eventis sententiam suam dat philosophicam vel etiam metaphysicam. In secundis Regius [Régis] DELAHAYE, historicus e Batavia exoriundus, comparationem hodiernorum syngraphorum bonae valetudinis cum libellis a Decio Traiano imperatore impositis proponit. Tandem Johannes Jacobus [Jean-Jacques] WUNENBURGER, emeritus notissimusque philosophiae professor, praecipua argumenta contra decreta decisionesque gubernatorum de praesenti pestilentia explicat. Notandum insuper quod haec professoris Wunenburger argumenta sine ambagibus disserta ab ipsis editoribus ea petentibus recusata sunt. Quae nempe damnatio nominatur. Etenim etiam publicae disputationes controversiaeque de politica contra novam pestem a primis eventis vetari videntur. Numqui haec est democratia ?
Gratiae summae Regio Delahaye ac Johanni Jacobo Wunenburger agantur, qui hanc nostram publicationem benigne comiterque permiserint.
Perpiniani in Francogallia, Jovis d. XII m. Jan. A. MMXXII.
Dans la société humaine, comme disent les Stoïciens, tout est politique : les sciences, les mœurs, l’histoire, les régimes, les religions et les cultes, les doctrines et les méthodes d’enseignement, l’économie, les relations avec les autres êtres vivants et même avec les roches venues des profondeurs de la terre et de la mer ou encore (à notre époque) des régions célestes. En bref, pour l’homme, la plus petite réalité naturelle relève aussi de la politique, par exemple un virus pathogène. La politique est donc de fait comme le nœud et le lien de tous les arts libéraux. Tout cela, le philosophe assurément le sait bien, lui qui le rappelle à ses concitoyens, bien que ce soit souvent comme un prophète dans le désert.
Or en 2019 apparut un nouveau virus qui se répandit rapidement dans le monde moderne. Ce ne fut pas la première épidémie, ni la plus pathogène ni la plus mortifère. Pourtant, absolument inédites ont été les décisions prises par les autorités de l’État mois après mois dans de nombreuses nations européennes afin de vaincre l’épidémie : le confinement sanitaire de tout un pays, le couvre-feu, l’interdiction des réunions, le pass sanitaire, etc. Ces décisions prises dans des nations démocratiques ont tant bouleversé la vie des citoyens et la manière de gouverner traditionnelles que le philosophe dispose de bonnes raisons pour se demander si ce qui menace le plus la démocratie, c’est la nature, ou bien les hommes.
Divers commentaires en français sur cette question sont à votre disposition ci-dessous. Dans le premier, l’auteur de ce site, Olivier RIMBAULT, donne sur ces événements son avis de philosophe et même de métaphysicien. Dans le second commentaire, Régis DELAHAYE, historien natif de Hollande, propose de comparer le pass sanitaire d’aujourd’hui avec les attestations que l’empereur Dèce Trajan imposa. Enfin Jean-Jacques WUNENBURGER, professeur émérite bien connu de philosophie, développe les principaux arguments contre les décrets et les choix des dirigeants concernant la présente épidémie. De plus il faut savoir que ces arguments développés sans faux-semblants par le professeur Wunenburger ont été refusés par les éditeurs de la revue qui les lui avaient demandés. Cela s’appelle bien sûr de la censure. Le fait est que les débats et les controverses publiques sur la politique menée contre la nouvelle épidémie semblent interdits depuis le début des événements. Est-ce cela, la démocratie ?
Que Régis Delahaye et Jean-Jacques Wunenburger soient infiniment remerciés d’avoir autorisé très généreusement la publication que nous offrons ici.
Perpignan (France), le jeudi 13 janvier 2022.
Lettre à un ami philosophe sur l’épidémie en cours
Epistola cuidam mihi amico philosopho de praesenti peste
- par Olivier RIMBAULT [4 p.] -
Le passe sanitaire existait déjà dans l’ancienne Rome
Jam fuisse tempore Romae antiquae syngraphos bonae valetudinis
- par Régis DELAHAYE [1 p. illustrée] -
Vaccination : éthique et politique. La légalité de la vaccination en santé publique garantit-elle la légitimité de tous les choix de politique sanitaire ?
Vaccini viri translationem esse quaestionem ethicam politicamque
- par Jean-Jacques WUNENBURGER [2 p.] -